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MaPrimeRénov de nouveau suspendue faute de budget

Publié le 23/12/2025
Au lendemain de la suspension de Ma Prime Rénov' confirmée par le ministre du logement, dans l'attente d'un budget pour l'année 2026, la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) plaide pour "un étalement" du parcours de rénovation sur cinq ans.

Ma Prime Rénov' sera à nouveau suspendu: le guichet, déjà restreint depuis l'été dernier, va à nouveau fermer au 1er janvier en attendant qu'un budget soit adopté pour l'année 2026. Le ministre du logement, Vincent Jeanbrun, l'a confirmé hier après-midi : "pas de budget, pas de guichet" pour l'année prochaine. 

"C'est un nouveau coup dur", a réagit Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), représentant 61.000 artisans, auprès de France Info hier soir.

Sur BFMTV ce matin, il précisait : "Cela fait deux ans que l'on est en lente décroissance dans l'activité artisanale du bâtiment", avec près de "40.000 emplois supprimés en l'espace de deux ans" et une activité qui tourne aujourd'hui autour de -3,5%.

Jean-Christophe Repon estime la perte liée à la suspension de MaPrimeRénov à "+2% de l'activité" dans le secteur.

"Nous ne demandons qu'à travailler avec le ministre Jeanbrun pour que le PLF soit voté, afin que Ma Prime Rénov' revoit le jour, et qu'évidemment, on construise sur une durée de cinq ans, un plan pluriannuel stratégique de la rénovation énergétique", plaide le représentant de la première fédération du secteur.


Un plan pluriannuel impliquant les banques et les CEE


Ce "plan pluriannuel" impliquerait, selon le président de la Capeb, "deux points essentiels": "mobiliser l'argent alloué à MaPrimeRénov'", mais aussi de "l'argent privé", en passant par les contrats d'économie d'énergie (CEE - fonctionnant sur le principe du pollueur-payeur), ou encore "un leasing d'accompagnement à la rénovation " via un financement par les banques.

"Il faut mixer les fonds publics et privés pour pouvoir avoir de la visibilité. On ne peut pas rester sur un programme annuel, avec chaque année un arrêt du PLF qui ne permet pas aux particuliers de se projeter", ajoute le président de la Capeb.
Les professionnels demandent également "un accompagnement étalé dans le temps, sur cinq ans, pour réaliser des rénovations étape par étape". Soit l'instauration d'un "parcours d'accompagnement".

Un principe aujourd'hui écarté par le gouvernement, qui priviligiait, dans la dernière mouture de Ma Prime Rénov', les rénovations d'ampleur pour les ménages les plus modestes.

Des fraudes massives


Aujourd'hui, 80.000 dossiers Ma Prime Rénov' sont en cours d'instruction par l'Agence nationale de l'habitat (Anah), dont 45.000 pour des maisons individuelles et 38.000 pour des copropriétés.

Ces dossiers sont montés par des entreprises labellisées RGE, au nombre de 50.000 en France selon la fédération. Or, parmi elles, bon nombre sont frauduleuses, ce qui explique entre autres la longueur des temps d'instruction des dossiers par l'Anah.

"On demande à ce que nos artisans soient contrôlés sur les chantiers", se défend Jean-Christophe Repon. Qui réchérit : "Nous souhaitons que les 4 milliards d'euros consacrés à Ma Prime Rénov' chaque année ne soient pas gardés par 50.000 entreprises, mais ouverts à davantage de TPE sur le marché".

Selon le président de la Capeb, si les objectifs de rénovation énergétique fixés par l'Etat étaient tenus, près de 500.000 enteprises du bâtiment pourraient être mobilisées.

 

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