Prêt immobilier : un petit crédit conso peut réduire votre capacité d'emprunt de plusieurs milliers d'euros
Un crédit auto, pour acheter de l’électroménager ou un smartphone peut sembler anodin. Pourtant, il alourdit votre taux d’endettement et réduit votre capacité d’emprunt immobilier. Résultat, vous pouvez perdre plusieurs mètres carrés.
Avant de solliciter un prêt immobilier, ne sous-estimez pas le poids des crédits à la consommation que vous n’avez pas fini de solder. Certes, par rapport aux quelque 1 000 euros que vous devrez rembourser chaque mois au titre d’un crédit immobilier, les mensualités d’un crédit conso ne semblent pas peser bien lourd. Surtout qu’il ne s'agit pas de prêts à rembourser sur 20 ou 25 ans mais sur 24 mois seulement.
Détrompez-vous : «Chaque mensualité déjà engagée – dans le cadre d’un crédit auto, d’un prêt pour l’achat d'un appareil électroménager ou d’un smartphone – réduit la capacité d’emprunt immobilier», met en garde le courtier Pretto, dans un communiqué publié ce mardi 23 septembre.
Des charges calculés à un instant T
Pour rappel, le Haut conseil de stabilité financière interdit aux banques de consentir des crédits immobiliers dont les mensualités représentent plus de 35% des revenus nets des emprunteurs. Pour calculer ce taux d’endettement, la banque prend en compte les revenus bruts de l’emprunteur et l’ensemble de ses charges «à un instant T, sans tenir compte du fait que le crédit à la consommation ne court que sur 24 mois», souligne Pretto. Votre mensualité de crédit conso de quelques dizaines d’euros peut donc porter votre taux d’effort au-delà de 35%, vous empêchant ainsi de décrocher un emprunt immobilier.
Pour certains candidats à l’accession à la propriété, cela peut aboutir à «la perte de plusieurs mètres carrés, les faisant basculer d’un T3 à un T2, ou à l’impossibilité de financer l'achat d’un logement en centre-ville», souligne Pretto. Le courtier cite l’exemple de Pierre, âgé de 30 ans, qui gagne 3 000 euros net par mois et dispose d’un apport personnel de 20 000 euros. Sans crédit à la consommation en cours, sa capacité d’emprunt immobilier sur 20 ans atteint 185 000 euros, soit une mensualité maximale de 1 050 euros, calcule le courtier.
Une capacité d’emprunt en chute libre
Mais voilà que Pierre succombe à la tentation d’acheter un smartphone dernier cri, à crédit en raison de son prix rondelet. Après l’achat d’un smartphone de 256 Go (gigaoctets), payé 1 229 euros au moyen d’un crédit sur 24 mois, pour lequel il remboursera 55 euros par mois, sa capacité d’emprunt immobilier chute à 175 300 euros. Soit 9 700 euros de moins qu’avant de s’être mis un crédit à la consommation sur le dos !
Si Pierre vise encore plus haut, avec un smartphone de 1 To ou un modèle 256 Go haut de gamme, à 1 729 euros, financé à crédit sur deux ans, soit 70 euros par mois, sa capacité d’emprunt immobilier tombe à 172 600 euros. C’est 12 400 euros de moins que ce que Pierre pouvait emprunter en l’absence de crédit à la consommation. Enfin, en s’offrant le nec plus ultra - un smartphone de 2To haut de gamme -, pour 2 479 euros via un crédit sur 2 ans, soit 100 euros par mois -, Pierre ne peut plus emprunter que 167 300 euros pour acheter un appartement. Soit 17 700 euros de moins que s’il n’avait pas de crédit conso.
Solder ses crédits conso avant de solliciter un prêt immobilier
«En d’autres termes, entre l’achat à crédit d’un smartphone 256 GO et celui d’un modèle de 2 To, Pierre perd l’équivalent d’un balcon ou de plusieurs mètres carrés de surface habitable», traduit Pretto. Une démonstration qui vaut évidemment pour un leasing auto ou un crédit pour un bien électroménager, «des formules souvent proposées aux consommateurs pour préserver leur pouvoir d’achat à court terme», souligne le courtier.
Alors que les taux ne baissent plus depuis environ six mois, et que les prix de l’immobilier semblent repartir à la hausse, Pretto conseille aux aspirants à la propriété de rembourser leurs crédits à la consommation avant de chercher un prêt immobilier. Même si leurs mensualités leur paraissent «anecdotiques».