Immobilier locatif : les honoraires de location vont augmenter.
«Deux pièces à louer à Boulogne-Billancourt, 1 000 euros par mois. Honoraires à la charge du locataire : 382,65 euros, dont 76,53 euros pour l’état des lieux». Les honoraires mentionnés dans cette annonce sont ceux dus à l’agent immobilier au titre de l’organisation des visites, de la constitution du dossier de location, de la rédaction du bail et de l’établissement de l’état des lieux. Ils se partagent entre le propriétaire et le locataire mais, alors que la part due par le premier est fixée librement par les agences immobilières, celle dont le second doit s’acquitter est plafonnée.
Bonne nouvelle pour les agents immobiliers, mauvaise surprise pour les locataires, ces plafonds vont augmenter. Publié ce jeudi 24 juillet, un arrêté de la ministre du Logement prévoit que les plafonds des honoraires dus par les locataires seront révisés le 1er janvier 2026, sur la base de la variation entre l’indice de référence des loyers (IRL) du troisième trimestre 2024 et celui du troisième trimestre 2025. A condition que cette variation soit «positive».
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Pas de revalorisation des honoraires de location depuis 10 ans
Pour rappel, ces plafonds d’honoraires s’élèvent à 12 euros par mètre carré de surface habitable en zone très tendue, où l’offre de logements est largement inférieure à la demande, à 10 euros par mètre carré en zone tendue et à 8 euros sur le reste du territoire. S’y ajoute un plafond de 3 euros par mètre carré de surface habitable au titre de la réalisation de l’état des lieux, quelle que soit la tension locative de la zone géographique. Suivant les zones, les plafonds totaux des honoraires de location s’établissent donc à 11, 13 ou 15 euros par mètre carré de surface habitable.
Leur revalorisation était impatiemment attendue par les agents immobiliers car ces plafonds n’ont pas été révisés depuis leur fixation, il y a… une dizaine d’années. Le décret du 1er août 2014, qui les avait fixés, prévoyait pourtant qu’ils étaient révisables chaque année, via un arrêté ministériel. Mais aucun ministre du Logement ne l’a fait, n’y étant pas obligé, comme l’a confirmé une décision du Conseil d’Etat du 7 mai dernier. Deux semaines plus tard, à l’occasion d’une réunion sur la rénovation énergétique de l’habitat, l’actuelle ministre du Logement, Valérie Létard, se déclarait toutefois «favorable à une revalorisation des honoraires de location», soulignait le Syndicat national des professionnels immobiliers (SNPI), dans un récent communiqué.
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Quelle revalorisation des honoraires de location après 2026 ?
Ce sera donc chose faite au 1er janvier 2026. Mais l’inflation ayant fortement ralenti depuis 2024, l’IRL, indexé sur l’évolution des prix à la consommation, a augmenté de seulement 1,04% au deuxième trimestre 2025, sur un an. L’IRL du troisième trimestre 2025 ne sera connu que mi-octobre mais «on n’aura peut-être pas 1%» d’augmentation sur 12 mois, admet auprès de Capital Danielle Dubrac, présidente de l’Unis, qui fédère des administrateurs de biens.
Et quid de la revalorisation des plafonds d’honoraires après 2026 ? «Il faut aller plus loin, en faisant évoluer la loi pour rendre automatique la révision annuelle des plafonds d’honoraires», reconnaît Danielle Dubrac. Tout en saluant «un signal fort du ministère» du Logement. Président du SNPI, Alain Duffoux «remercie» lui aussi la ministre «pour son écoute et sa réponse». Il se dit certes «un peu embêté qu’il ne s’agisse que d’un arrêté one shot», valable un an, mais convient que cette solution était «la plus simple».